Un contact constant, souple et léger
Les mains, par l'intermédiaire des rênes, ont deux grandes fonctions : contrôler l'allure et indiquer la direction. Elles permettent aussi d'établir une communication entre le cavalier et sa monture. Sans ce contact, qui doit être permanant, souple et léger, la communication est coupée. Le cavalier doit sentir la bouche de son cheval au bout de ses doigts et, idéalement, ce dernier doit répondre à une simple action des doigts (et non des mains !).
"Les chevaux à la bouche dure sont la conséquence de problèmes d'équilibre ou de mauvaises mains. Avant de passer à une embouchure plus sévère, essayez de travailler davantage votre cheval sur le plat en vous efforçant d'avoir un contact léger et moelleux, un peu comme si un élastique était tendu entre vos mains et sa bouche."
Le contact main-bouche devant être permanant, un cheval confiant dans la main de son cavalier viendra en principe de lui-même reprendre le contact si on le met dans le vide sur quelques foulées. C'est ce qu'on appelle le "franchissement de la main" : le cheval bascule la nuque par-dessus le mors. "Attention, le franchissement de la main ne doit pas être confondu avec l'encapuchonnement ! A la réception, il suffit en principe de serrer les doigts sur les rênes pour que le cheval revienne." Cela implique qu'au lieu de lever la tête, le cheval accepte la main.
La tension idéale sur les rênes est comparable à celle que l'on emploierait pour tenir un petit oiseau dans la main, sans lui faire mal. Il importe de bien distinguer contact et appui car un cheval qui s'appuie est un cheval sur les épaules, en perte d'équilibre. Pour rééduquer un cheval qui s'appuie, un bon exercice consiste à l'arrêter et à le faire reculer chaque fois qu'il pése trop sur la main.
Coude-main-bouche sur une ligne
Pour avoir du liant, les mains doivent se situer dans le prolongement de l'avant-bras, sans cassure au niveau des poignets, de manière à ce que l'axe "bouche-main-coude" ne forme qu'une seule et même ligne droite. Quant aux bras et aux coudes, ils doivent rester le long du corps, discrets et souples. A l'obstacle, l'écartement des mains est déterminé par la largeur des épaules du cavalier. pour vous habituer à conserver cet écartement, faites un petit pont entre vos deux mains avec le flot des rênes et essayer de le garder tendu.
Sachez aussi que l'efficacité des mains et des avants-bras est tributaire de leur indépendance par rapport au reste du corps. C'est pourquoi il est indispensable d'apprendre à avancer les mains sans modifier sa position. Les mains doivent toujours rester au-dessus du niveau de la bouche. Souvent, les cavaliers baissent les maisn pour faire céder un cheval qui léve la tête. "C'est une erreur, car en baissant les mains, le mors s'appuie sur les barres du cheval et c'est là qu'il a le plus de force pour résister. En revanche, si le cavalier léve les mains, le mors prend appui sur les commissures des lèvres, beaucoup plus sensible."
Accompagnez
La position du cavalier est déterminante pour obtenir un contact main-bouche de qualité à l'obstacle. Et pour cause, si le cavalier est à sa place, il aura toujours un beau contact, alors que s'il se penche trop en avant, il risque de mettre son cheval sur les épaules (et dans le vide). S'il reste trop derrière, il tirera sur la bouche de son cheval. Durant la phase d'abord, il faut simplement attendre. Ce n'est qu'au moment de la battue d'appel que le cavalier avance les mains pour laisser le cheval disposer de toute sa liberté de balancier. "Rendre la main ne signifie pas ouvrir les doigts et laisser filer les rênes car à la réception, vous vous retrouveriez en guirlandes et dans l'impossibilité de reprendre le contrôle de votre monture. Lors du planer, il faut donc déplier les coudes, avancer les bras et les mains, tout en gardant les doigts fermés." A la réception, les mains reviennent naturellement à leur place tandis que le cavalier se redresse en s'asseyant près du pommeau. Attention, les rênes ne représentent en aucun cas un moyen de tenue pour le cavalier. Si, au debut, vous craignez de vous racrocher à la bouche parce que votre cheval "dégage" beaucoup lorsqu'il saute, aggripez-vous à une étrivière attachée autour de l'encolure
Conseil de pro
En parcours, essayer de ne pas vous focaliser sur un obstacle qui vous inquiéte car le cheval ressent la moindre raideur, la moindre tension, et il risque de se crisper sur le mors. "D'ailleurs c'est toujours de la faute du cavalier si un cheval tire, en général parce qu'il met trop de pression et transmet son appréhension à sa monture."