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Nombre de messages : 169 Date d'inscription : 12/11/2006
| Sujet: Natter son cheval Mer 15 Nov - 14:50 | |
| Telle une mariée le jour de ces noces, le cheval doit être toiletté en vue d'une grande occasion. Comme la future épousée, sa chevelure doit être domptée et disciplinée. Faute d'une mise en pli ou d'un chignon compliqué, ses crins seront nattés en une multitude de pions serrés. Mais aucun coiffeur ne passe aux écuries. Le cavalier et le groom ne font donc qu'un. En équitation, le conjoint coiffe, lui-même, sa compagne la cavale. On éprouve alors une légére fébrilité, parfois compensée par la force que conférent l'expérience et la compétence. Le bel animal est alors immobilisé face à son box. Sa patience va être mise à rude épreuve. Heureusement, la plupart dfes chevaux, habitués aux compétitions et bien traités, adorent les papouilles dont ils font si souvent l'objet. Ils se laissent faire bien patiemment, telles des poupées dociles. On peut alors installer son marche-pied pour se hisser à la hauteur de la tête à coiffer. En fonction des liens de confiance que l'on a pu tisser avec sa monture, on sera plus ou moins tendu, plus ou moins prêt à essuyer une rebuffade... Parfois, il faut déplacer son tabouret toute les cinq minutes pour suivre pas à pas un équidé agité. D'autres fois, on peut natter sa Barbie équine en toute quiétude. On divise alors sa crinière en une foule de petites mèches, bien régulières. On fait ensuite tricoter ses doigts dans les crins rêches pour confectionner de petites nattes bien serrées. C'est une oeuvre de longue haleine ; un travail d'artisan ; un hommage rendu au dieu Equus. Bientôt les phalanges se font douloureuses, cisaillées par ces milliers de fils à couper le beurre qui composent une crinière. Mais ce tournent n'est qu'à peine désagréable. Notre cerveau semble donner une coloration positive à la douleur, comme s'il ne s'agissait que d'un faible prix à payer pour avoir le plaisir de pomponer cette gigantesque peluche qu'est le cheval. | |
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